Le football français est à nouveau confronté à la possibilité de perdre l’une de ses institutions les plus historiques. Le FC Girondins de Bordeaux, club de plus de 140 ans d’histoire, court un risque sérieux de faillite et de fermeture. Selon Footmercato, la situation a atteint un point critique après l’échec d’un projet de rachat. Le président et actionnaire majoritaire du club, Gérard Lopez, était en négociations avancées pour vendre Bordeaux au Fenway Sports Group (FSG), le consortium américain qui détient le Liverpool FC, les Red Sox de Boston en Ligue majeure de baseball et d’autres actifs sportifs majeurs.
Cet accord était perçu par de nombreux supporters comme la seule bouée de sauvetage réaliste pour le sextuple champion de France. Cependant, ces négociations ont échoué, laissant Bordeaux exposé à une crise financière croissante. Au cœur du problème se trouve une dette colossale de 40 millions d’euros. Lopez est désormais confronté à un choix peu enviable : rembourser lui-même cette dette – une option qui semble de plus en plus improbable – ou laisser le club entrer en procédure de faillite. Si cela devait se produire, une dissolution pourrait s’ensuivre, marquant la fin de l’une des institutions les plus historiques du football français.
Pour les jeunes supporters, Bordeaux peut sembler n’être qu’un club parmi tant d’autres luttant pour sa survie en division inférieure du football français. Mais pour ceux qui suivent ce sport depuis des décennies, le nom de Bordeaux a une importance capitale. Fondé en 1881, le club est un pilier du football français depuis des générations. Les Girondins ont remporté six titres de Ligue 1, le plus récemment en 2009, sous la direction de Laurent Blanc et grâce à des stars comme Yoann Gourcuff et Marouane Chamakh. Le club a également remporté quatre Coupes de France et trois Supercoupes de France, consolidant ainsi sa place parmi les équipes les plus titrées du pays.
Des légendes comme Zinédine Zidane, qui a débuté sa carrière professionnelle à Bordeaux avant de rejoindre la Juventus, et Christophe Dugarry, autre membre clé de l’équipe de France victorieuse de la Coupe du monde 1998, ont porté les couleurs du club. Le Stade Chaban-Delmas, puis le Matmut Atlantique, accueillaient autrefois des foules passionnées et des soirées européennes inoubliables.

Pour un club doté d’une telle histoire, la possibilité d’une fermeture serait une véritable tragédie pour le football français et la ville de Bordeaux. Le déclin de Bordeaux dure depuis des années. Après des années de mauvaise gestion, de recrutement défaillant et d’absence de vision sportive à long terme, le club a été relégué en Ligue 2 après la saison 2021/22, mettant fin à 30 ans de règne ininterrompu en première division française. Au lieu de se reconstruire progressivement, Bordeaux s’est retrouvé plongé dans un chaos plus profond, sur et en dehors du terrain.
Lors de la saison 2022/23, les difficultés de Bordeaux se sont poursuivies et, malgré quelques éclairs de résilience, le club n’a pas réussi à se positionner sérieusement pour la montée. La saison dernière s’est terminée par une 12e place de Ligue 2, avec seulement 50 points en 38 matchs. Pour les supporters, les résultats ont été décevants, mais sans surprise, l’incertitude financière ayant éclipsé tout ce qui se passait sur le terrain. Gérard Lopez, qui a repris le club en 2021, avait initialement promis de stabiliser les finances et de reconstruire l’équipe. Cependant, les dettes du club n’ont fait qu’augmenter et de nombreux rapports suggèrent que les créanciers exigent des solutions urgentes.
L’avenir du FC Girondins de Bordeaux est désormais incertain. Avec une dette de 40 millions d’euros, les options sont extrêmement limitées. Si Lopez ne parvient pas à injecter de nouveaux capitaux ou à trouver un autre repreneur prêt à intervenir immédiatement, une procédure de faillite pourrait être inévitable. La Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP) appliquent une réglementation financière stricte. Les clubs qui ne peuvent garantir leur solvabilité financière sont souvent rétrogradés administrativement, comme on l’a vu par le passé avec des clubs comme le SC Bastia, le RC Strasbourg et Le Mans, qui ont été contraints de descendre dans la pyramide du football avant de finalement se redresser.
Les supporters gardent espoir qu’une solution de dernière minute puisse être trouvée. Le club conserve une riche histoire, un large public et des infrastructures modernes avec le stade Matmut Atlantique. Ces atouts pourraient rendre Bordeaux attractif pour les investisseurs. Pourtant, l’échec de l’opération FSG souligne la difficulté d’assurer un avenir stable.